samedi 4 décembre 2010

André Hellé, un artiste social ?



André Hellé, un artiste social ?


par Béatrice Michielsen


Après avoir découvert l’engagement de l’artiste auprès d’organisations sociales telles que « L’art à l ‘école » qui l’invita à réaliser des œuvres décoratives au sein d’écoles maternelles à Paris (1913 et 1933), et « l’Enfance coopérative » qui lui confia la décoration de bâtiments de colonies de vacances à la Maison Heureuse de Boyardville et la Maison Joyeuse de Gérardmer (1930 et 1932), nous découvrons qu’André Hellé oeuvra également pendant la Grande guerre pour la première crèche d’entreprise, installée dans une usine d’armement à Levallois-Perret.

La recrudescence de main-d’oeuvre féminine dans les usines de guerre, doublée d’une baisse significative de la natalité aboutissent à la création du Comité du Travail Féminin en 1916, présidé par Albert Thomas, sous-secrétaire d’Etat à l’artillerie et aux munitions. Parmi les premières créations spectaculaires figurent la Pouponnière des usines Citroën et la Maternité ouvrière de Levallois-Perret. Inaugurée en 1917 (architecte François Le Cœur) à l’initiative d’un groupe d’industriels de l’Ouest parisien soutenus par les dames de la Croix rouge, cette dernière pouvait accueillir 20 bébés et disposait de deux garderies pour une centaine d’enfants au total. Sa chambre d’allaitement permettait aux ouvrières de s’occuper de leur nourrisson sur leur lieu de travail et de pallier ainsi le fort taux de mortalité infantile due, à l’époque, aux substituts de lait maternel.





André Hellé fut chargé de la décoration intérieure de la Maternité ouvrière pour laquelle il créa toute une série de médaillons muraux. Si nous ne disposons pour le moment d’aucun document photographique, nous avons pu en relever les sujets tels qu’ils furent présentés au Salon d’Automne de 1919 à Paris :

la chimie, la musique, la danse, l’histoire et l’astronomie ; la couture, le repas, le jeu, le marché et la lecture ; le cheval de bois, la ménagerie, la poupée, Guignol et les ballons ; la ville, le chemin de fer, la mer, la rivière et le hameau

Un vrai livre d’images…

L’archiviste de la ville de Levallois-Perret nous apprend malheureusement la destruction totale du bâtiment après-guerre et l’absence de témoignages locaux sur cet événement. Qui pourrait nous aider à retrouver les dessins préparatoires de l’artiste ? Ce court article est également un appel à contribution !


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