Poupées de Nuremberg, fin XIXe siècle
C'est à partir de 1906 que la Société nationale des Beaux Arts crée une section spéciale pour les Arts appliqués, au sein de son Salon annuel de peinture & de sculpture. C'est l'occasion pour André Hellé d'y exposer ses sujets enfantins dont le succès immédiat le déterminera à s'attacher principalement à l'art pour l'enfance: albums, meubles, jouets et décoration. En 1908 déjà, il y expose un panneau décoratif intitulé "l'arche de Noé" ; première trace connue de son thème de prédilection qu'il transformera bientôt en album géant chez l'imprimeur-éditeur Tolmer (décembre 1911)*.
Remerciements réitérés à M. Morardet pour ce document
Pour le salon de 1911, il présente également des motifs de broderie, réalisés par sa femme Angèle Hellé, dont ce coussin intitulé La ronde. Celui-ci met en scène une ronde effrénée de poupées de piano (ou danseurs lilliputiens), petits jouets allemands montés sur crin qui s'animaient instantanément aux vibrations de l'instrument ou étaient associées à des tambourins de carton que l'on frappait avec un maillet de bois pour les faire danser en cadence. L'oeuvre d' Hellé regorge de ces petits personnages, énigmatiques de nos jours, mais bien connus à l'époque sous le nom de "poupées de Nuremberg" parce que cette ville assurait la distribution mondiale de nombreux jouets allemands. A vous maintenant de les pister dans ses livres pour enfants...
BM
A. Hellé, Pauvres joujoux cassés. Rueff
* Avis aux amateurs: la prochaine réédition de ce chef d'oeuvre se précise chez Memo à l'automne prochain. Réservez votre exemplaire !